Une traversée houleuse
Buenas tardes de Viveiro en Gallice,
Ca y est enfin, nous avons mis le temps mais nous sommes arrivés, certes pas à l´endroit que l´on visait initialement et pas non plus avec la météo que l´on nous prédisait ... bilan : 2 fois plus de distance parcourue que la ligne droite.
Comment vous décrire cette traversée en quelques mots, sans tomber ni dans le lyrisme, ni dans le misérabilisme ? Alors en premier les commentaires à chaud de l´équipage :
Jean-Marie : "Trop de météo nuit ! Sympa Etienne de m´avoir entraîné dans cette galère en remerciement de toutes les croisières dans lesquelles je t´avais embarqué plus jeune, en Corse, Sardaigne ou Croatie. Je ne t´en veux pas pour autant"
André : "Vu les conditions météo, le comportement du bateau et de l´équipage, je signe et rempile pour la transat en décembre !"
Alex : "Après coup on se dit que c´était 5 jours extraordinaires, mais pendant on n´en menait pas large. Pour vous rendre compte, passez 4 jours dans le tambour de la machine à laver ..."
Etienne : "Qui a dit qu´il s´agissait de vacances ? Sans rire, j´ai frôlé la grosse déprime, quand plus rien ne marche comme prévu, quand tout fout le camp sur le bateau et quand on se demande comment tout ça va bien pouvoir se finir ..."
Récit rapide :
- euphorie au moment du départ de La Rochelle ce jeudi 3 novembre, on se fait plaisir avec un départ à la voile entre les iles de Ré et d´Oléron quand les voisins de ponton s´éloignent rapidement au moteur ...
- premières nausées puis offrandes à Neptune dès que la houle annoncée pointe le bout de son nez. La mer est forte ... tout le monde est maintenant bien malade à bord et les premiers quarts de nuit amènent une grosse erreur de navigation qui se traduit par 50 miles inutiles au niveau de Rochebonne
- vendredi, court moment de répit dans l´après-midi puis tout fout le camp dans la soirée ...
- et ce jusqu´à l´apothéose durant la nuit de samedi à dimanche et toute la journée de dimanche : mer démontée, des vagues remplissent le cockpit, un vent établi à 35 noeuds (environ 65 km/h), des rafales à plus de 40 noeuds, bref un bon force 7/8 (pour donner un référence, jusqu´à 5 ca reste acceptable après c´est une question de durée) ...
- du coup, s´arrêter avant le cap Finisterre s´impose, tant l´équipage est atteint et aussi pour rassurer les proches qui après 5 jours sans nouvelles n´auraient pas tardé à s´inquiéter.
- nuit de dimanche: mise à la cape pour freîner le bateau et attendre une accalmie pour refaire route ...
- lundi, les fronts sont passés, l´accalmie est enfin arrivée, direction Viveiro pour se refaire une santé. Nous accostons à la marina de Viveiro à la nuit juste tombée, direction la douche, puis le resto, pour remplir des estomacs vides après 5 jours de disette ...
- mardi, grand nettoyage à l´intérieur pendant qu´il pleut. André nous quitte demain pour revenir ensuite aux Canaries en décembre pour la traversée de l´Atlantique. Ca ne lui a pas suffi, il en redemande !
Des photos dans l´album "La traversée du golfe de Gascogne"